Éprouver de la Fierté pour sa Carrière Artistique… Même lorsqu’elle ne correspond pas aux standards habituels de réussite

« Et toi alors, tu fais quoi en ce moment ? »

Cette petite phrase, en apparence anodine, prononcée par un.e collègue artiste rencontré.e par hasard, a le don de vous mettre les nerfs en boule dans ces périodes inévitables de l’entre-deux contrats où vous n’êtes sur aucun projet artistique.

Vous trouvez en vitesse quelque chose à dire pour combler le vide intersidéral qui se creuse en vous, puis vous regardez autour de vous… Les carrières qui brillent. Les parcours lisses. Les communiqués de presse. Les scènes nationales et internationales. Les photos parfaites sur Instagram.

Et puis vous regardez le vôtre de parcours. Et il vous semble soudain modeste. Décousu. Tardif. Trop discret.

Alors, une voix intérieure murmure :

« Pourquoi moi je n’ai pas réussi ? »

Cette question, tant d’artistes se la posent. Et elle est violente. Parce qu’elle laisse entendre qu’il n’y aurait qu’une seule forme de réussite. Et que si votre carrière n’en épouse pas les contours, elle ne vaudrait pas grand-chose.

Il est temps de désamorcer ce piège. Et de reprendre la main sur votre propre récit.

Voici un guide pour retrouver la fierté de votre parcours artistique, même (et surtout) s’il ne ressemble pas aux normes attendues.

1. Interroger les standards de réussite

Avant toute chose, demandez-vous : à quoi suis-je en train de comparer ma carrière artistique ?

Les standards dominants (succès rapide, notoriété, jeunesse et « génie », revenus élevés, visibilité médiatique) sont souvent des projections sociales. Pas des mesures intimes de sens ou de vérité artistique.

Demandez-vous :

  • Ce que ces standards valorisent

  • Ce qu’ils laissent de côté

  • Et surtout : ce que vous, vous avez envie d’honorer dans votre chemin.

Ce n’est pas votre carrière qui est « atypique ». Ce sont les critères dominants qui sont trop étroits pour accueillir toute la richesse des trajectoires artistiques.

2. Réécrire votre propre définition de la réussite

Et si vous changiez de grille de lecture ? Si vous osiez vous demander :

  • Qu’est-ce qui me rend fier·e, heureuse de mon parcours ?

  • Qu’ai-je traversé que peu de gens soupçonnent ?

  • Qu’est-ce que j’ai offert au monde, même sans projecteur ?

Prenez un moment pour faire une liste de vos succès “invisibles” :

  • Les moments où vous avez tenu bon malgré le doute

  • Les œuvres que vous avez osé créer, même dans l’ombre

  • Les projets que vous avez portés avec peu de moyens

Il y a tant de formes de beauté et de puissance dans les parcours silencieux.

3. Identifier les biais de comparaison

L’une des grandes souffrances des artistes vient de la comparaison permanente.

Mais vous comparez souvent votre intérieur au dehors des autres.
Vous comparez votre doute à leur post Instagram. Votre parcours sinueux à leur storytelling parfait.

Prenez conscience de ces biais. Et dès qu’ils surgissent, remplacez-les par cette question :

Quelle est la trajectoire unique que je suis en train de construire ?

Mrs Maisel speech about fame…

4. Accueillir la complexité de votre histoire

Votre parcours est peut-être irrégulier. Mais il est riche, dense… Humain.

Il dit quelque chose de vous que la ligne droite ne saurait raconter.

Osez le regarder avec lucidité et douceur :

  • Où étiez-vous courageux·se ?

  • Où avez-vous mis votre intégrité au-dessus de l’ambition conditionnée ?

  • Où avez-vous dit non, là où d’autres auraient dit oui par peur ?

Ce n’est pas la linéarité qui fait la légitimité. C’est la sincérité avec laquelle vous habitez votre histoire.

5. Reconnecter les fils du sens

Souvent, ce qui nous empêche d’être fier·e, c’est la sensation de dispersion. On a l’impression d’un puzzle sans cohérence.

Un peu comme quand on regarde un tableau impressionniste de trop près : on n’y distingue plus que des coups de pinceaux. Mais le sens ne vient pas toujours de la forme. Il vient de la cohérence intérieure.

Essayez cet exercice :

  • Prenez chaque projet que vous avez fait

  • Notez ce qu’il vous a appris, ce qu’il vous a permis de vivre, ce qu’il a semé

  • Cherchez le fil rouge : un thème, une quête, une valeur constante

Vous découvrirez peut-être que votre carrière n’est pas un éparpillement, mais un tableau impressionniste plein de poésie.

Kat McPhee sings 'Let Me Be Your Star' with Megan Hilty

6. Travailler votre perception intérieure

La fierté n’est pas un trophée. C’est une posture intérieure. Un état de présence à soi. C’est un sentiment qu’on peut choisir de générer et de cultiver jour après jour.

Voici quelques pratiques pour l’ancrer :

  • Tenir un journal de gratitude artistique, dans lequel vous pourrez écrire vos réponses aux questions de cet article pour commencer !

  • Célébrer chaque pas, chaque victoire, même lorsqu’elle vous parait minuscule : il n’y a pas de « petite » victoire.

  • Parler de votre parcours à voix haute, comme si vous racontiez l’histoire d’un·e ami·e que vous admirez

  • Écrivez les grandes lignes du scénario de votre vie artistique, avec vous en protagoniste: mettez-y les péripéties, rebondissements, les obstacles, les climax, les dénouements heureux…

Ce que vous avez vécu mérite d’être raconté avec chaleur et respect. Commencez par cultiver cette chaleur et ce respect pour vous-même…

7. Oser témoigner autrement

Vous avez le droit de parler de votre carrière, même si elle ne remplit pas les cases habituelles. Et vous avez le droit d’en parler avec sincérité et fierté.

Vous avez le droit de dire :

« J’ai mis dix ans à m’autoriser, et là, ça y est… Et c’est une victoire énorme pour moi. »

« Je n’ai pas « percé », mais j’ai avancé chaque jour dans la joie d’exercer mon métier. »

« Je ne suis pas médiatisé.e, mais j’ai un impact qui me tient à cœur sur un public que je chéris. »

« J’aime tracer des sillons que personne d’autre n’a tracés avant moi, même si c’est forcément plus difficile. »

Le monde a besoin de récits pluriels, de parcours sincères, de nuances... Osez faire entendre le vôtre. Inspirez d’autres artistes à sortir du cadre attendu, dans la joie et la satisfaction de vivre leur propre aventure artistique.

Pour Finir…

Vous n’avez pas à vous excuser de qui vous êtes devenu·e, ni d’où en est votre carrière artistique.
Vous n’avez pas à dissimuler les détours, les pauses, les lenteurs, les aléas de la vie.

Votre carrière n’a peut-être pas le vernis attendu.
Mais elle a un éclat plus rare encore : celui de la vérité vécue.

Et c’est de cela, précisément, que le monde artistique a besoin.


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